Après avoir parlé de playable ads, parlons de publicité conversationnelle. Oui oui, cela existe et c’est une start up Française de Montpellier qui est à l’origine de ce concept. J’ai eu l’occasion d’échanger sur cette plateforme avec Sébastien Robert, Product manager et Lorène Oustric, Content manager. Que propose Beop de différenciant par rapport aux autres leviers promotionnels comme Google, Facebook ?
Genèse de la plateforme Beop
Au départ, en 2016, l’idée est de créer un contenu supplémentaire à destination des journalistes. Un outil qui permet l’interaction de son lectorat afin de lui donner la parole sur le contenu média qu’il consomme. Cela va se concrétiser par une techno de création de Quiz, de jeux concours, de formulaires à disposition des rédactions médias.
Puis de fils en aiguilles, l’idée est venue d’en faire aussi un canal de monétisation pour la presse en ligne, disponible pour les annonceurs. On appelle cela pivot dans le jargon des startups. D’ailleurs, forte d’une levée de fonds de 6 Millions d’euros en septembre dernier, Beopest devient donc une adtech prometteuse, avec 20 personnes avec à sa tête des fondateurs issus déjà du mon de la publicité. Louis Prunel, Martin Comar, Nicolas Sadki. Donc aujourd’hui 2 types de formats sont disponibles. Un natif éditorial, et l’autre, au service des marques.
Un média à vocation de Branding, pour avoir de la visibilité, mais aussi à la recherche de performances (capture d’emails possible, selon les formats choisis).
Performances des campagnes conversationnelles Beop
Louis prunel, un des Co CEO de Beop, signait une tribune fin mai 2019 dans laquelle il souligne que la publicité est à un stade où elle doit se réinventer et sortir de son modèle intrusif.
Constat ; … le piteux résultat des bannières publicitaires en 2019 : 0,06% de taux de clic sortant en moyenne…
Apporter une proposition de valeur intelligente aux internautes est l’axe à suivre, engager le dialogue, une conversation contextualisée est une piste prometteuse.
Remède … les retours sont au rendez-vous avec des taux de clics uniques internes de 0,7% à 4% et des taux d’engagement 10 à 70 fois plus élevés ainsi que 80% de taux de complétion de la conversation selon L.Prunel.
Les indicateurs de performances dans le tableau de bord de Beop sont donc le nombre de vues, le FUA (first user action qui mesure la 1ere interaction avec le format, lancement de vidéo, pause etc..), les clics sortants, les conversions.
La plateforme Beop, création d’une campagne en 7 étapes
Sous 2 formes, soit gérée où l’annonceur demande à Beop, régie, de créer et gérer la campagne, soit en self-service, comme google ads, où l’agence, l’annonceur peut prendre en charge la totalité de la campagne.
L’interface est vraiment intuitive et en quelques minutes, une campagne peut être lancée.
- Etape 1 : Nommage de la campagne et de la marque annonceur
- Etape 2 : Création du format, 9 à disposition : questionnaire, carrousel, duel, quiz, test de personnalité, formulaire, jeux-concours, chat, canvas. En option, il est possible d’y joindre un média, au nombre de 6 (image, vidéo, Instagram, tweet, YouTube,). Il est possible de demander dans des champs, une adresse email, donc de faire de l’acquisition de leads. Une fois créée, chaque création devient utilisable en elle-même sur d’autres campagnes à venir. Une passerelle via un webhook est disponible pour transférer automatiquement la donnée collectée. Si les formats sont au-delà des caractéristiques d’insertion de l’éditeur, le widget par exemple d’un formulaire sera réduit et dépliable par le répondant par simple déploiement du format. Il peut y avoir plusieurs écrans de contenus également. Les formats vidéo sont en 16/9 et une résolution HD est conseillée. Pour les tweets, un simple copier-coller suffit pour le récupérer. Je précise, qu’au-delà de ces formats standards, d’ici quelques semaines, un format « Ultra-Brand » avec un studio intégré graphique de personnalisation, sera disponible afin de coller à la charte graphique de la marque annonceur.
- Etape 3 : Diffusion, avec le choix d’une géolocalisation par pays, villes
- Etape 4 : Capping, soit le nombre d’exposition pour un utilisateur
- Etape 5 : Le budget, par jour et au global, exemple : 30 euros/jour sur 3 semaines
- Etape 6 : Choix des audiences par le champ lexical. Ici l’algorithme va chercher le contexte selon les mots clés porteurs de la marque. On parle de ciblage sémantique afin de ne pas être en décalage par rapport au thème de l’article du média. Pas moins de 130 éditeurs proposent aujourd’hui des inventaires. Pour précision, ces emplacements se situent au-dessus des formats display d’adtech comme outbrain/ligatus/taboola. Bien que la technique soit programmatique, les emplacements sont réservés et se rapprochent d’un achat médias en mode deal id, soit de qualité premium, Beop agit à la fois comme une plateforme DSP et SSP, selon Sébastien Robert.
- Etape 7 : Le suivi des conversions et des évènements sur le format encarté dans le média. Si l’annonceur possède des solutions tierces (du genre IAS, Moat) de suivi sur les clics sortants par exemple, il est possible ici d’en faire le paramétrage. De même, pour le trafic reçu sur des liens vers l’annonceur, il est possible de poser un pixel de mesure des conversions. Je précise également que le suivi par google Analytics et ses variables UTM sont acceptées, il suffit de mettre ces paramètres sur les liens sortants lors de la création du format.
Pour l’instant, les verticales comme le sport, l’automobile, l’énergie, l’assurance sont des cas types de campagnes.