Le référenceur peut-il se passer de mots clés et de liens hypertextes ? Ou plutôt, les moteurs de recherche généralistes peuvent-ils utiliser d’autres moyens pour répondre aux recherches des internautes ? Depuis le Knowledge graph et HummingBird, les articles sur les résultats « imagés » de Google ne cessent de fleurir sur la toile. L’apparition du « carrousel » sur une requête bien formatée, depuis ce milieu d’année, en est l’illustration. Est-ce la fin des mots clés ? Le moteur de recherche peut-il comprendre le sens de la requête et y répondre par une réponse tout faîte sans liste de liens ? Ou Google répond-il à ses questions seulement (selon un certain format bien déterminé) ? Peut-on parler d’une réelle avancée du web sémantique ? Ces questions sont complexes, mais tâchons simplement d’y voir plus clair en apportant quelques éléments ..
Du début du web jusqu’à présent, l’ère du tout « mot clé »
Il faut bien reconnaître que l’interface homme machine et l’état de la technologie de l’internet a favorisé l’usage du mot clé comme porte d’entrée sur la WebSphere. La facilité d’usage de « termes porteurs » a été et reste encore le seul moyen pour rechercher une information.
Eléments favorisant l’usage de mots clés :
- Rapidité
- Interface clavier
- Pas de technologie de reconnaissance vocale ni gestuelle
- Facile !
La répartition du nombre de mots clés par requêtes ces dernières années tente à la raréfaction , j’ai extrait 2008, 2010, 2013 par exemple pour la France, plus de la moitié des requêtes seraient composées d’un seul terme (52,46%) ! Diminution également sur le nombre de requêtes à 2 et 3 mots, le reste se tient à peu près plus on évolue dans le nombre de mots par recherche.
Pour les référenceurs, l’époque du web unique, fut un âge d’or. Que l’on soit à Bordeaux, Paris ou ailleurs, les résultats étaient semblables pour des recherches internautes. Depuis la géolocalisation la recherche universelle, l’identification des navigateurs et le reste, bouleverse la donne..alors si en plus, on rajoute la tendance de requêtes plus courtes , ou va t-on ?
Du mot clé à la détection de l’intention
Le web se referme et s’individualise peu à peu, les internautes au travers de leurs profils sont de plus en plus reconnaissables par les moteurs, les appareils, le suivi visiteurs (web analytics) . Alors me direz-vous, il n’est plus besoin de taper explicitement sa requête ? C’est un peu çà ..
Facteurs qui infléchissent l’usage des mots clés :
- Géolocalisation
- Historique de recherche
- Socialisation des réponses (recommandations ou réseaux sociaux)
- Loi de Moore et puissance de calcul des moteurs
- Marqueurs JavaScript cross devices
- Marché des applications mobiles/Smartphones (siloïsation des besoins)
- Web sémantique (knowledge Graph, Facebook G.)
- Technologies Push
- Wearables devices (Google glass)
- Reconnaissance vocale (Google now)
Ces facteurs plus ou moins intégrés dans la vie de tous les jours, incitent à moins d’interactions sur des usages courants.
Je prends cet exemple basique d’un seul mot clé « cinéma », Google me propose les derniers films sortis sur ma zone géographique.
Un autre type de recherche sur un mot comme « pizza » amène 3 types de réponses :
- Des liens organiques localisés : dans l’hypothèse où je recherche un restaurant/fournisseur géolocalisé (Venice update)
- Une fiche descriptive produit : issu du Knowledge graph à la Google (extrait Wikipédia + base de données gouvernementale US traduite)
- Une recette : au cas où je souhaiterais me lancer dans la cuisine !
Autrefois peut être j’aurai été amené à préciser plus de mots dans mon intention. Ici le travail du référenceur ne change pas sur le fond, sur la forme, oui, selon le type de requête. Il va s’agir de présenter à Google des informations susceptibles de plaire à l’internaute et qui donne plus de sens à la réponse.
Signification et production de réponses directes
Google comprend-il le Français ?
Moins de suggestions, plus de réponses ! Le sacro-saint schéma « mots clés -> listes de résultats » serait-il en train de basculer ? Et par-delà faire vaciller par la même occasion le métier de référenceur ? En d’autres termes, Google sait il répondre à ma question directement ? Bon, en France, Google la firme, fait moins de tests que sur son territoire (aux US), mais de plus en plus de « réponses directes » sont apportées par le moteur tout de même, avec toujours une liste de liens en support, donc pas d’inquiétude à avoir sur le socle du métier Seo.
Des données structurées plus « signifiantes »
Comment optimiser là encore sa page web ? Google ménage ses arrières de toute façon et ne demande qu’une structuration des données au travers du collectif Schema.org pour formater, par microdata, des contenus comme :
- personnes
- recettes
- Organisation
- Produit, offres
- Avis
- Lieux
- Audio, images, vidéos
Vous avez dit « sémantique » ? Au-delà des microdatas…
Au-delà des microdata d’autres languages de métadatas (balises de description des contenus de pages) existent comme les microformats, RDFa, eRDF etc. « Sémantiser les documents» permet de comprendre mieux les informations situées dans une page http:// mais pour des machines ! Les données deviennent « plus» que des chaines de caractères, elles constituent elles même des relations pour constituer un graphe universellement compréhensible par les appareils. Bon, au niveau référencement naturel pur et dur (html) , pas d’ouverture pour l’instant de ce côté-là , google n’a pas encore envie de s’y coller. En revanche en matière de Speech recognition , la firme de mountain View avance, et la voix prend le pas sur le clavier..
Pour l’e-commerce par exemple, une plateforme « goodRelations s’est même spécialisée dans ce codage sémantique des données. Elle propose des outils de marquage comme des convertisseurs, et autres lecteurs qui rendent lisibles ces « entités nommées» comme certains initiés les appellent.
Autrement, Google se débrouille aussi très bien tout seul, en agrégeant ses propres données issues de Google plus pour les avis, ou parfois en extrayant de lui-même des données non structurées mais lui paraissant pertinentes.
Une question = 1 réponse, fini le clavier, pas les mots clés !
Google répond désormais à un ensemble de questions liées à la météo, circulation, personnalités, dates importantes, tourisme, littérature etc… sans mettre la main sur le clavier. La reconnaissance vocale est de plus en plus performante et comprend des phrases entières.
C’est sans doute que le début du web intelligent, notons donc que les techniques de netlinking ne sont pas mortes, en témoigne la dernière obtention d’un brevet par Google sur l’analyse du contexte des backinks. Le Seo a encore de beaux jours devant lui 😉 .
La google House : un home connecté !
Les dernières avancées techno réunit dans une maison google sur Paris, la reconnaissance vocale omni-présente
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