Un peu de prospective en ce début d’année 🙂, avec les derniers chiffres financiers des Gafam qui sont tombés pour ce dernier trimestre , le Q4. Celui de google laisse encore rêver avec une progression de 11% . Plus précisément , ses revenus publicitaires s’élèvent spécifiquement à 65,52 milliards de dollars, par rapport aux 59 milliards de dollars de 2022. Mais ces revenus publicitaires se sont en deçà des 65,8 milliards de dollars prévus par les actionnaires . Toujours plus ! Le bénéfice net a cependant bondi de 52 % au quatrième trimestre à 20,7 milliards de dollars. Une paille, mais ce n’est pas une bonne raison , comme toute boite tech qui se respecte, de se reposer sur ses acquis. Les boites de ce niveau ont des comptes à rendre, et la moindre faille est pointée du doigt. Le contexte dynamique du secteur publicitaire sans cesse alimenté par des innovations peut inquiéter le grand google , un géant dont l’inertie pourrait peut-être le faire chavirer. Chahuté par l’Europe sur la protection des données d’une part et challengé par l’intelligence artificielle d’autre part. De quoi remettre en cause son modèle même de régie mondiale publicitaire ? La fin de google ads est elle une fiction ou une réalité probable à moyen terme ?
L’IA taille les effectifs de Google ads
Google a récemment annoncé des licenciements dans divers secteurs, dans le but de diminuer ses dépenses. L’année dernière c’est 12000 licenciements, et ce mois-ci , ce sont quelques centaines d’employés google ads support qui seront remerciés. Déjà que l’aide des agents n’était plus au top, cela ne va pas s’arranger. D’ailleurs, déjà des bots sont présents sur le support de google ads !
Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large de l’entreprise de privilégier les secteurs en pleine croissance, tels que l’intelligence artificielle, suivant ainsi l’exemple d’autres sociétés qui ont adopté des stratégies similaires après l’expansion rapide observée durant la période du COVID-19. En réponse à cette situation, Sundar Pichai, le PDG d’Alphabet, et Ruth Porat, la directrice financière, ont mis l’accent sur l’importance d’optimiser les activités de l’entreprise pour en accroître la rentabilité et l’efficience. Ils ont pris la décision de se défaire de projets secondaires et de simplifier la structure organisationnelle, entraînant de ce fait un ralentissement des embauches. Malgré ces mesures, ils ont réitéré leur engagement à recruter des profils très qualifiés pour Alphabet.
Pichai se défend de ne pas être en mesure de répondre à son rival Microsoft. L’entreprise met activement l’accent sur l’incorporation de l’intelligence artificielle dans ses moteurs de recherche (serp sge) et s’attelle à la création de modèles linguistiques sophistiqués tels que Gemini, visant à contrer les initiatives de Microsoft dans le secteur des chatbots IA destinés au grand public. A ce sujet, déjà fonctionnel , l’ia «Co-pilot » est vendue et intégrée dans les produits Microsoft pour une trentaine de dollars mensuel.
En outre , en investissant massivement dans l’IA pour impressionner les annonceurs, les entreprises et les consommateurs, Google dispose d’une clientèle plus complexe que celle d’une entreprise comme Microsoft, qui se concentre principalement sur les entreprises et les consommateurs.
Google changerait-il progressivement de modèle ?
Un article de deccanherald.com le démontre dont le résumé pourrait être « la lente désintoxication de Google de la publicité est saine La société mère de Google Alphabet Inc. s’achemine vers un modèle d’entreprise plus sain et plus diversifié ». Qu’est ce que cela veut dire ? Trois grandes idées sont à retenir
1/ Arriver à réduire sa dépendance à la publicité sans nuire à sa qualité
Google réduit sa dépendance à la publicité, augmentant ses revenus des abonnements et services cloud. Les revenus de la publicité ont diminué c’est vrai atteignant leur plus bas niveau en proportion depuis des années. Après avoir tiré environ 80 % de ses revenus de la publicité en 2020, ce chiffre a progressivement diminué au cours des années qui ont suivi, atteignant 76 % au cours du dernier trimestre. Finalement, répétons-le, c’est de bonne augure avec toutes les atteintes à la vie privée des consommateurs que génère la publicité ciblée , google est devenue l’une des entreprises de Big Tech les plus douteuses sur le plan de l’éthique. Un défi majeur pour Google, veiller à ce que ses algorithmes plus intelligents, qui rendent la publicité encore plus ciblée et plus efficace, ne compromettent pas l’expérience utilisateur des consommateurs.
2/ Évoluer vers des offres produits direct to consumer
Google développe des services sans publicité comme YouTube Premium, Google One, et Bard Advanced pour répondre aux attentes des consommateurs. Les revenus des abonnements représentant près de 13% du chiffre d’affaires. La distinction entre l’offre pour les consommateurs et les outils d’IA pour les entreprises est cruciale. Sundar Pichai, directeur général d’Alphabet, n’aurait pas pu choisir un moment plus opportun pour faire évoluer Google en dehors de ses activités de publicité et de recherche.
3/ Être moins vulnérable et saisir les opportunités
La dépendance à la publicité rendait Google vulnérable à des chocs économiques et à des problématiques éthiques liées à la vie privée. Comme évoqué plus haut, l’émergence d’outils d’IA générative présente à la fois un défi et une opportunité de diversification. Google investit donc massivement dans l’IA pour servir trois catégories de clients : annonceurs, entreprises (cloud), et consommateurs (abonnements). Bien que les coûts d’exploitation des services d’IA soient élevés, Google bénéficie de marges impressionnantes dans le cloud. À terme, Google devrait être aussi diversifié que Microsoft . mais la transition risque d’être rude, car l’entreprise tente d’utiliser son expertise en matière d’intelligence artificielle pour servir trois bases de clients très différentes.
Pour conclure sur un Google sans pub.
Bien que sa barre de recherche mythique omniprésente ait été une vache à lait et ait dominé l’internet pendant des années, son avenir semble plus incertain que jamais grâce à des outils d’IA générative florissants tels que ChatGPT, Claude et Perplexity, qui sont présentés comme des alternatives utiles et moins gourmandes en publicité.
Néanmoins Google se trouve dans une position enviable (et sans doute incestueuse) pour résoudre ce problème. Bien qu’elle doive dépenser beaucoup d’argent en puces et en serveurs pour alimenter ses offres d’IA , elle vend également les coûteux services dans son cloud pour son activité b2b entreprises qui fabriquent aussi des logiciels d’IA à base du CGC . Mais la transition vers d’autres activités fructueuses constituera un défi stratégique pour son PDG. Toute proportion gardée, n’oublions pas qu’alphabet reste tout de même la 1ere régie mondiale de publicité à ce jour ! 😁