Un titre accrocheur mais sans suspens d’après les dernières actualités du moment. C’est vrai, l’information sur le géant de l’internet se bouscule et mérite que l’on s’y attarde quelques instants. Facebook fête ses 10 ans et Google, selon un article de libération et d’après Franck Gillett du cabinet Forrester, serait devenu la 2eme capitalisation boursière au monde après Apple, détrônant ainsi ExxonMobil. Changement de paradigme économico-financier durable ou simple aléa ? Passerions nous du tout fossile ou tout technophile si l’on peut dire..Quoiqu’il en soit, en Europe, Google n’a pas été à la fête ces temps derniers et le tonnerre gronde sous les cieux hexagonaux mais aussi européens, Google peut-il se mettre à l’abri ?
Quand la CNIL se fâche pour un manque de transparence
C’est une première dans l’histoire de Google, en pleine adolescence après avoir fêté ses 15 ans l’année dernière, l’Europe par l’intermédiaire du G29, qui regroupe l’ensemble des Commissions Nationales sur l’Informatique et des Libertés au niveau européen, a adressé un avertissement via une sanction pécuniaire de 150 000 euros pour non-respect de la loi « informatique et libertés ». Cette amende fut assortie d’une obligation d’affichage de la pénalité sur son moteur, sa procédure d’appel ayant été rejetée vendredi dernier. Les serveurs de la CNIL ont d’ailleurs sautés pour l’occasion pendant un certain temps !
Les faits remontent au début 2012, suite à l’unification de la politique de confidentialité de Google sur ces services, plus de soixante dont gmail, picasa, youtube etc..Concrètement, pouvoir accéder à tous les services via un seul compte. la CNIL a observé plusieurs manquements à ce procédé dont 4 principaux griefs ont été retenus à savoir :
- Un manque d’information sur l’utilisation des données collectées au travers différents services de Google.
- Un accord sur l’usage des informations sur les utilisateurs de compte n’est pas clairement stipulé.
- Aucune durée de conservation des « datas »n’est stipulée
- Une absence de renseignements sur le brassage des données récupérées par les différents services.
Bruxelles et la concurrence déloyale
Cette fois ci, la foudre vient de Belgique, et l’épilogue pourrait bien se terminer au cours de ce printemps 2014, c’est ce que souhaiterait du moins le commissaire européen chargé de la Concurrence, Joaquin Almunia.
L’affaire démarre en novembre 2010, suite à des plaintes d’organisations comme icomp et fairsearch qui regroupent des acteurs de l’internet . Précisons que microsoft (avec Bing comme moteur de recherche) fait partie de ces 2 organisations. Ces dernières seraient, selon googlecompetition.blogspot.fr (voir lien bas de page), des sociétés de lobbying représentant leur propre intérêt et non ceux des utilisateurs.
Google dans ces réponses mettrait en avant ces propres services au détriment de ceux de certains concurrents. Mais que font les référenceurs alors ? Bon, il s’agit sans doute d’optimisations qui dépassent sans doute les moyens que possèdent tout bon prestataire seo 😉 . Les métiers de l’ecommerce, du tourisme, du canal vidéo, des transports seraient touchés comme : lastMinute, expédia, kelkoo, twenga, viméo, daily motion et certains services d’annuairistes pour leur service de cartographie comme mappy, bottincarto etc..
Google a revu sa copie par 2 fois depuis les injonctions à reconsidérer la façon dont Google trie et restitue ses résultats, mais retoqué à chaque fois avec une menace qui dépasse de loin celle de la Cnil, puisque l’amende pourrait s’élever à 10 % de son chiffre d’affaires soit au bas mot 6 milliards d’euros (tiens, c’est le manque à gagner prévisionnel sur la future recette 2014 des impôts en France).
Ce début 2014 s’annonce sous un ciel plus clair, une nouvelle mouture de la firme californienne semble plaire à l’Europe, avec principalement l’affichage de 3 concurrents sur les métiers similaires une possibilité d’ »opte-out » de certains fournisseurs de contenus, et enfin la non-imposition de clause d’exclusivité sur certains accords publicitaire. Ouf, après la pluie le beau temps, Joaquin Almunia semblerait satisfait de ces propositions, reste le feedback des plaignants. A suivre donc..MISE A JOUR : voir le dernier lien vers le full commitment de google
Google et le fisc Français
Cela démarre en juin 2011, et une perquisition est menée au siège de Google France à Paris. Selon les enquêteurs des finances et d’après leur analyse, Google se serait engagé dans une évasion fiscale (non une fraude fiscale) ne déclarant moins de 192 millions d’euros pour l’année 2012 (avec paiement d’un impôt de 8,3 millions ). Apparemment 7 fois moins que la réalité du Ca dégagé qui avoisinerait le milliard et demi d’euros (selon VRDCI chiffres 2013).
Comment Google s’arrange t-il ?
Sans rentrer dans le détail, Google France, dont le siège principal est à Dublin, considère Paris comme n’étant qu’une succursale, une annexe. Mais les activités tracées par la perquisition feraient bien preuve du contraire. De plus, au-delà ce que devrait Google aux impôts Français (1 milliard), la société américaine (mais pas la seule !) userait d’une technique dîtes de « double irish » (montage offshore) afin de minimiser au maximum le paiement de son impôt.
Google pourra-t-il s’en sortir ?
Attaqué de toute part, le géant va-t-il finir par s’écrouler ? Aujourd’hui, le moteur de recherche se taille la part du lion et s’octroie plus du 1/3 du marché de la publicité en ligne, loin devant Facebook (environ 5%). Son CA de 60 milliards avec quasiment 13 millions de dollars de bénéfices souligne une santé de belle augure. Depuis quelques années, la mobilité constitue un des socles de sa robustesse, avec le projet de l’Os android, puis avec son modèle publicitaire adapté aux Smartphones et tablettes. Le projet google Glass, fer de lance des wearables devices pour Google, constitue aussi un vivier pour l’avenir de l’américain. En France, un chirurgien s’est muni de cet outil pour transmettre en temps réel la progression d’une intervention chirurgicale.
De plus l’avènement du peaufinage de son ciblage comportemental multi-devices ne devrait pas tarder qui plus est, lié aux objets connectés de la maison (rachat de la société NEST récemment).
Donc il semblerait que Google ait des cartouches pour faire tomber la pluie, comme certains vignerons dans le domaine viticole, et soit même capable de faire gronder l’orage, comme dit le proverbe, en bien ou en mal, pourvu que l’on parle de moi…